La Société du bout du banc est un salon littéraire parisien animé par Jeanne-Françoise Quinault entre 1741 et 1745. Les dîners se tenaient le lundi au domicile de Mlle Quinault, rue Sainte-Anne puis rue d’Anjou à Paris et mêlaient la noblesse éclairée aux représentants des Lettres.
De ces échanges naîtra un Recueil de ces Messieurs publié à Amsterdam, chez les frères Westein le . Les contributions sont anonymes, mais émanent pour partie de Caylus, Cahusac, Crébillon fils, Coypel, Moncrif, Claireau, Piron et Duclos.
Habitués notables
Il est difficile et artificiel d’établir une liste d’habitués ; les publications et les correspondances de l’époque permettent néanmoins d’identifier une série de personnalités dont le nom reste attaché à cette Société.
Représentants de la noblesse : le duc de Lauragais, Maurepas, Honoré-Armand de Villars, Louis Philippe d’Orléans, Jean Philippe d’Orléans, le marquis de Livry, Antoine de Fériol de Pont-de-Veyle
Représentants du monde des Lettres : Caylus, Étienne Devaux, Duclos, Voltaire, Alexis Piron, D’Alembert, Voisenon, Rousseau, Melchior Grimm, Denis Diderot, Lagrange-Chancel, Charles Collé, Moncrif, Grimod de La Reynière, Crébillon fils, Marivaux, Jean-François de Saint-Lambert, Fagan de Lugny, l’abbé de La Marre, Françoise de Graffigny, Louis Caron-Destouches, …
Origines du nom de cette société
Le nom donné à cette société à plusieurs hypothèses, ou tentatives d’explications :
- Les invitations étaient rares, alors quand on avait la chance d’y être invité il fallait absolument y aller, même s’il fallait pour cela, devoir se glisser au bout du banc.
- Plus encore, cette expression peut signifier que les gens devaient manger sur le pouce, rapidement et sobrement
Dans tous les cas, il semblerait que cette expression n’ai pas été inventée par Quinault ni par ses invités, puisqu’il existe d’autres occurrences antérieures à ce syntagme. Il s’agirait de faire quelque chose à l’impromptu, de but en blanc (déformation humoristique, sûrement)Dans ce sens, cette société était improvisée, désinvolte, pas de cérémonie en grandes pompes, ni de grande préparation fastueusesIl n’est pas aisé de savoir à quand remonte cette expression. Cette société s’est d’abord appelée ” La Campagne”, puis “Le Temple” , puis “jeudis” et quand les réunions ont eu lieu le lundi “lundis”.C’est pendant l’été 1752, qu’on trouve la première occurrence de l’expression “Bout du banc” dans une lettre de Mme de Graffigny : “Hier on fit de bons contes chez Nicole. Le Bout du banc (c’est ainsi qu’on appelle ces diners la) fut bien bon »
3 minutes pour un petit rappel de ce qu’étaient
les salons du XVIIIe siècle
(à partir d’une image crée au XIXe siècle nostalgique des Lumières)