Pablo Reinoso : créateur de bancs

    Photo : Rodrigo Reinoso

Texte extrait de la page Wikipédia de Pablo Reinoso

Biographie

Sculpteur à l’origine, mais foncièrement artiste, Pablo Reinoso pratique son art de diverses façons depuis son plus jeune âge. Il crée sa première sculpture à 13 ans et son premier banc–sculpture à 15 ans, mais à 6 ans déjà il s’était fabriqué des chaises, des bibliothèques et avait inventé des chariots pour dévaler les pentes de la place appelée « France », à Buenos Aires…

De mère française, mais né en Argentine, Pablo Reinoso s’installe à Paris en 1978. L’amour pour son grand-père français, homme cultivé, aimant l’art et bricoleur, attise sa curiosité envers tout ce que l’homme est capable d’inventer et le pousse à apprendre l’usage des outils d’ébéniste. Son maître en sculpture lui donne le goût et le respect des matières nobles et du travail acharné. Il obtient une bourse pour apprendre les techniques du marbre à Carrare, ce qui l’aide à s’arracher à la dictature argentine ; il se résout à s’installer en France.
Parcours Artistique

Pablo Reinoso travaille par séries qu’il parcourt, triture, fouille, en explorant des univers et des matériaux différents. Comme potentiellement toutes les séries, celles de Pablo Reinoso ne sont pas closes, mais toujours ouvertes, traduisant le permanent work in progress qui est sa manière de penser.
Double Spaghetti, 2006, bois et acier, 471 x 77 x 69 cm, photo : Pablo Reinoso Studio

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A partir de 2006 Pablo Reinoso, prend comme point de départ de sa réflexion, les bancs publics, au design anonyme, traversant les cultures et ayant quelque chose de hors-temps et hors-mode. Ce sont les bancs dits Spaghetti (à partir de 2006) qui se mettent à proliférer et trouver leur place dans des lieux les plus divers. C’est encore l’objet siège qu’il explore, mais, cette fois-ci, ce n’est plus l’objet, mais la matière qui s’affranchit de la fonction et poursuit son chemin de bois, d’arbre, de végétal. Il met en scène des bancs qui, après avoir accompli leur métier de mobilier, redeviennent branches qui poussent et grimpent. Elles ne sont plus au service d’une fonction, mais retrouvent leur vie et leur condition. On pourrait dire que le désir des lattes de bois se révèle, qu’elles se font plaisir et s’amusent, tout en s’acquittant de ce qu’on attend d’elles : être un banc, pour enfin s’exprimer librement en épousant l’architecture, en parcourant les lieux, en explorant les trous et en donnant libre cours à leurs caprices.

Finalement, dans sa dernière série : les Scribbling Benchs (à partir de 2009), Pablo Reinoso ne part plus d’un banc anonyme, ni d’une chaise iconique, mais d’un matériau : une poutrelle en acier. C’est l’inattendu du lourd, voué à structurer l’architecture, qui se tord comme un fil pour créer un banc et dessiner des espaces légers, transparents, contemplatifs. Ayant fait des études d’architecture, mais touche à tout curieux et souvent autodidacte, Pablo Reinoso a toujours navigué entre les disciplines : sculpture, photo, architecture, design, comme autant de manières de lire le monde et de dialoguer avec lui, comme autant de manières de créer et de répondre à des défis.

Ce que l’on retrouve comme constante dans l’œuvre de Pablo Reinoso, c’est son envie de questionner à l’infini, subvertissant les choses, utilisant les matériaux ou les objets à contre-emploi, rapprochant les contraires et jouant toujours à la limite de l’impossible. Mais toujours en prenant des chemins imprévus et déconcertants, avec une pointe d’humour et de dérision, c’est-à-dire avec beaucoup de sérieux et de conviction.

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